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Tasse ton pied, tu piles sur ma naïveté.
13 juin 2016

Sweet demie

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Un peu plus d'un an après le soir du fameux premier souper d'amis communs, un nouveau rassemblement s'organise pour célébrer un anniversaire de naissance. Sont présents les mêmes convives, à quelques exceptions près, que ceux rassemblés au souper où nous nous sommes croisés la toute première fois. Cette fois-ci, par contre, je n'ai que la moitié de ma tête. Je n'ai pas de sujet de conversation; je salue, complimente, offre à boire.

Pendant que je m'affaire à cuisiner, tu prends l'un et l'autre en photo et j'y passe. Je souris à tes beaux yeux, j'en ai rien à faire de la caméra. Puis la porte est ouverte pour que je m'approche de toi (sans manquer de te respirer)... "Je peux voir?"  (Je me sens bien tout d'un coup.)

Le temps passe, on se retrouve un tout petit moment un peu à l'écart quand tu chuchotes : "Ça fait du bien... Les rénovations de la cuisine." T'es sweet. J'aime ta subtilité quand tu fais allusion à la fois où, moi sur toi dans ma voiture, je t'ai sussuré tendrement ces mots à l'oreille : "Ça fait du bien". On s'entend pour se revoir sous peu tous les deux. Ça fait ma soirée. 

Soudain, quelqu'un lance l'idée... Une photo de groupe? Tous se rassemblent alors derrière la table. Une rangée de gens souriants assis devant, une rangée de gens souriants debout derrière, un enfant s'amène pour éterniser ce souvenir sur ta caméra. Un peu traîneuse, je prends place dans la rangée des gens debouts, juste à côté de toi. Ta main gauche sur mes fesses, je souris parce que je suis bien. Cette fois encore, j'en ai rien à faire de la caméra. Tu sens bon. "Tu m'enverras la photo?"

 

Le repas prêt à être servi, tous s'attablent. Deux bouteilles de rouge se retrouvent alors devant toi. Je vois tes mouvements défiler au ralentit... Je t'observe tandis que tu t'attardes aux étiquettes du Saint-Émilion, et du Pinot Noir. Tu reviens au premier, puis au deuxième. Comme si j'allais gagner à tenter de deviner ton choix, j'essaie d'anticiper lequel des deux éveillera tes papilles.

Puis, au moment où chacun saisit sa fourchette, ta conjointe, assise devant toi, lance comme ça à qui veut bien l'entendre : "Tu peux manger ce que tu veux. Y'a rien qui puisse affecter ton taux de sucre".

Avec ta divine diplomatie et ton inébranlable sérénité, tu te limites à un léger signe de tête qui a semblé vouloir dire : "Merci". (Puis dans tes pensées, t'as probablement souhaité que les gens autour ne saisissent pas ce qu'elle veuille dire.) En parfaite synchronicité avec ton non verbal, je recevais un coup de massue en pleine conscience.

Je prends alors le fixe droit au centre de la table.

Ma bulle se referme momentanément.

Je n'entends plus ce qui se dit autour.

Un poids pèse sur mes épaules, mon ventre se noue.

(Pourquoi tu ne m'as rien dit? C'est pas grave, c'est pas grave ça, ça ne me dérange pas le diabète. J'ai de l'empathie plein le ventre pour toi. Je veux bien inhaler ton souffle jusqu'à te soutirer ton asthme mon Amour mais là, le diabète, je ne sais pas... Je ne sais pas comment te le soutirer... Comment?... Faire?...)

 

Je sors de la lune.

 

Je me lève pour me servir un verre d'eau. Au lavabo de la cuisine, je crois voir (à tort au final mais je n'ose pas tourner mon regard deux fois de suite en ta direction) que tu me regardes. J'ai alors les jambes qui faillent me soutenir et j'accélère mon service. Je n'attends pas l'arrivée de l'eau froide, je me sers un verre d'eau tiède et retourne à ma place. 

 

Le repas terminé, comme j'ai épuisé mon énergie à t'observer et à t'observer encore, à t'écouter et à écouter ce qu'on te dit aussi et ce, tout au long de la soirée, je fais la vaisselle, une tâche qui ne requiert aucun effort de concentration. Je suis vidée.

 

C'était entendu mais tu ne m'as jamais envoyé la photo de groupe, celle qui immortalise ce sourire que j'arbore lorsque j'ai à mes côtés le Mec qui me complète, ses doigts sur mes fesses, nos bras qui se frôlent, mon coeur qui bat sur un tempo accéléré. Ce soir-là toutefois, la moitié de mon esprit a frôlé sa sweet demie et je me suis sentie bien... bien triste de la voir partir. Ma sweet demie.

 

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  • Récit d'amour et de love aussi... Alors sors-moi de ta cage de verre. À te respirer, j'ai contracté ton souffle asthmatique. Je t'en prie my Love, expire tes mots ensorcelants dans le sens du vent qui s'éloigne de moi.
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