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Tasse ton pied, tu piles sur ma naïveté.
6 mars 2016

Tends-moi la bouée que je me console un moment

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En pensée, je me prépare à quitter la maison. J'ai besoin de sortir de chez moi, de prendre mes distances avec ce conjoint colocataire. Il s'en rend bien compte et m'invite à prendre une semaine de vacances dans le sud sur le bord de la mer, histoire de me reposer. Mais je refuse avec inststance. Il n'en comprend rien mais je sais pourquoi je refuse... Je ne veux pas m'éloigner de toi. Je l'ai fait, je ne le referai plus. Surtout pas dans le sud toute seule! J'aurais bien trop peur que tu t'imagines n'importe quoi. Non, je resterai dans la région mais je quitterai la maison quelques jours. Je quitterai avant la fin d'année scolaire des enfants et reviendrai parfois s'ils ont besoin de moi en soirée. Ainsi, je n'aurai pas de remords de quitter pour des vacances toute seule pendant qu'ils sont à passer leurs journées à la maison. Il me reste quelques semaines pour prendre ce séjour de retraite.

 

Un jour de juin, tu m'invites à te voir. Quand ma moitié me réclame, je suis là! Heureuse! Sur un nuage! Souriante! Remplie de papillons! Je ne peux pas attendre! Surtout, j'existe pour toi alors... Je boucle la ceinture et je me dirige vers le nord. Comme entendu, on fera mi-chemin tous les deux. J'ai trouvé un endroit parfait pour une petite promenade. Je suis dans les temps que nous avions planifiés et la première arrivée alors je te texte l'endroit où je me suis arrêtée et je t'attends dans le stationnement.

J'attends.

5 minutes, 10 minutes...

- Tu es retenu?

15 minutes, 20 minutes...

- Tu n'as toujours pas quitté ton lieu de travail du matin?

"Désolé, je ne peux pas"

Tu dois te rendre à ton lieu de travail d'après-midi et tu seras serré dans le temps.

 

(Mais tu faisais quoi?... Quoi???)  Je tente tant bien que mal de me raisonner... On t'a retenu au travail, c'est tout! Ça aurait pu m'arriver! Bien non justement parce que t'es ma priorité numéro un. Je me serais sauvée en expliquant que j'ai un sérieux engagement ailleurs.

J'ai fait cette route pour rien, direction nord les yeux brillants d'envie de te voir, des papillons plein l'estomac puis direction sud les yeux dans la mer. Je suis démolie. Démolie parce que... J'essaie de me convaincre que la raison pour laquelle tu n'as pas pu passer me voir est bien sincère. Ma tête me dit que tu me niaises, mon coeur me répète que bien malheureusement, tu n'y pouvais rien. Mon coeur et ma tête ne s'entendent plus.  Mon coeur a pourtant certainement raison. Les yeux noyés, ma vue est brouillée.

 

Tu te rends bien compte de ma déception. Je suis profondément triste et en colère cette fois mais ça, tu n'as pas besoin de le savoir parce que ma colère est non fondée... Mon Mec a été retenu au travail, c'est tout!

 

Sur la route via texto :

"J'avais vraiment envie (comprendre "besoin") de te voir Babe Mec... Je suis déçue (comprendre "bien triste")..."

Je suis au volant alors tout de suite après cet envoi, je dépose mon cellulaire sur la banquette arrière face contre le siège. C'est plus prudent ainsi. D'ailleurs, dans les minutes qui suivent, tu me téléphones et me textes mais je n'entends rien, le volume de la radio anglophone couvre la sonnerie du téléphone et le tintement de réception des textos :

"Répond" (sic)

"Répond au téléphone" (sic)

"Je veux te voir après Babe xxx"

Je reprends mon cellulaire une fois mon véhicule immobilisé près d'un café.

Excuse-moi. J'étais au volant et avais éloigné mon cellulaire pour des raisons de sécurité (et parce que j'avais besoin de recul aussi).

Tu fais danser tes doigts sur le clavier de ton cellulaire : 

"Je suis d'accord, on se verra..."

(...mais sois certain de ce que tu avances parce que je désire te voir plus que tout, mon Amour, et quand tu flippes je m'écroule. Deux en deux, ce serait... Douloureux au cube.) Alors je vérifie... "Si tu préfères, on se reprend une autre fois?"

Tu poursuis :

"Non je veux"

Alors je veux aussi même si ton désir s'apparente à une mission de sauvetage d'une fille qui vient tout juste de frôler la noyade dans sa voiture... Pour te rassurer, t'iras voir si elle se tient debout! 

 

J'entre au café. Tu m'y rejoins tout près un peu plus tard. Durant ce temps, je t'attends en craignant que le vent tourne et que tu te désistes. Oui j'ai peur mais tu arrives enfin. Je me sens heureuse et en paix. On se retire dans des sentiers de marche là où c'est tranquille et on discute tout doucement. Je peux marcher seule mais on se tient par la main, tu me complimentes sur mon pantalon et m'invites à le porter la prochaine fois que j'irai chez toi (comme si c'était chez nous). Tu m'embrasses en amoureux, je te respire sans rien gaspiller, on s'aime. On s'aime. Ça se voit, ça se ressent.

On s'aime. C'est tout.

 

Puis tu me ramènes sur la terre ferme : à travers ton t-shirt, je descends mes doigts sur ta colonne vertébrale. Tu te tortilles alors pour t'éloigner. T'es passé me voir pour un sauvetage. Tu m'as sauvée puis tu m'as ramenée les deux pieds sur terre et tu repars avec la bouée. Mission accomplie avec mention! Pourtant...

 

En te regardant partir

Je te love de tout mon coeur

De mes yeux brillants

Et de tout mon être impuissant

Jusqu'à ce que je te perde de vue

Des vagues déferlent alors sur mes joues.

 

J'existe pour toi et alors? Un sauvetage, un Band-Aid.

Merci, merci d'être passé. My Love. D'Amour.

 

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  • Récit d'amour et de love aussi... Alors sors-moi de ta cage de verre. À te respirer, j'ai contracté ton souffle asthmatique. Je t'en prie my Love, expire tes mots ensorcelants dans le sens du vent qui s'éloigne de moi.
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