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Tasse ton pied, tu piles sur ma naïveté.
4 février 2016

Ce n'est pas vrai

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C'est pas vrai que tu voulais ma petite culotte, c'est pas vrai que t'avais des nouvelles fonctions qui feraient qu'on ne pourrait plus se voir, c'est pas vrai.

C'est vrai que tu prends parfois un peu de recul, c'est vrai que je m'efforce de prendre mes distances mais chaque fois, on se contacte de nouveau, on se revoit, on s'embrasse et s'enlace. On s'aime plus qu'il ne le faut, plus que tu penses. Regarde-toi! Regarde-moi! Regarde-nous... Mais ne regarde pas sous ma jupette s.t.p.

Quand j'étais petite, on m'a appris comment m'asseoir avec la jupe, comment croiser les jambes, comment descendre les escaliers aussi.

C'est l'anniversaire d'une amie commune et pour célébrer, toi et moi, on s'entend que ce serait une bonne idée de faire ça chez toi plutôt que dans un resto. Mine de rien, tu lances l'idée à l'organisateur, tout le monde est d'accord, tout s'organise.

Début mai 2013. Il fait beau, le party-terrasse est parfait pour l'occasion. Je descends de la voiture avec mon conjoint et nos enfants et tu nous accueilles dehors. Tu salues mon conjoint et tu restes distant alors je m'approche de toi pour les salutations comme le veut l'étiquette. Tu as l'air bien, tu sens bon... Je mets mon cerveau en veille. Ta conjointe nous rejoint, nous jasons un peu puis avant de rejoindre les autres invités, toi et moi, nous nous dirigeons au garage pour y placer des plats à garder au frais jusqu'au souper. Tu m'expliques que l'emplacement du garage et des fenêtres est pensé de sorte qu'il est possible d'y jeter un coup d'oeil de la maison. (Ah bon!?) T'as envie qu'on se rapproche mais tu te limiteras à le dire et à le redire. Nous ne passerons pas aux gestes. On sait se tenir!

Puis ta conjointe nous fait visiter la maison. (C'est comme ça chez toi! C'est bien!) ... " Ici c'est notre chambre, j'y ai fait des rénovations, je calculais les grandeurs des planches de finition pour en faire des cases sur les murs et je lui disais comment les placer..." Puis l'histoire du lit... (Ah bon! - Je n'ai pas envie de voir ton lit, ça me donne mal au coeur.) Je recule, pas question pour moi de respirer l'odeur de votre chambre à coucher.

Les enfants jouent partout dans la cour, les adultes s'installent autour de la table extérieure. J'oublie que c'est l'anniversaire d'une amie. Je suis dans ton environnement, entourée de tes amis, de ta famille. Je suis en mode "j'apprends sur toi".

Occupée à écouter tout ce qui se dit, j'enregistre. J'enregistre aussi tout ce que je vois. Comment tu bouges, comment tu parles, ton timbre de voix, où tu regardes, comment tu touches l'avant-bras de ta conjointe quand tu lui parles. Ce qu'elle dit sur toi, ce qu'elle ne dit pas, comment elle te parle aussi. Tout.

Mon mode observation/enregistrement fonctionnant à plein, j'oublie de me regarder moi-même. Alors de là, perchée sur un haut tabouret de bar, je vois tout, tout sauf mes jambes et ma jupette. J'ai les genous à la hauteur des yeux de ceux qui prennent place aux chaises de la table de patio. Ce jour-là, tu ne m'as pas demandé la couleur de ma petite culotte. Ce ne fut pas nécessaire. Je n'irai pas plus loin.

J'ai manqué mon coup. Si t'étais aussi sur le mode observation, bien ce soir-là, j'ai perdu des points. J'ai. Perdu. Des points.

Je me sens ridicule, cette situation est gênante. J'étais tellement dans ma tête que je ne voyais plus ce que je faisais. Je ne pensais pas pouvoir être dans ma tête à ce point. 

Je pourrais ne pas en revenir mais je passe à autre chose. C'est bien dommage, mais j'ai eu ma leçon! Je me console... De tous ceux qui sont présents, si j'avais été obligée d'en choisir un à qui donner accès à ce point de vue, c'est toi que j'aurais choisi.

Tout le reste, je veux l'oublier.

 

Fin de soirée, le temps du gâteau. La fraîcheur de la soirée s'étant installée, nous entrons tous à l'intérieur. Fatiguée, je commence à avoir du mal à garder mon cerveau en veille et à retenir mes phéromones. Je profite du moment où tu parles pour te regarder et au moment où la discussion se déplace vers un autre invité, mon regard, lui, ne décolle plus de toi. J'ai les yeux qui brillent je crois. Je ne suis plus la conversation. Tu croises mon regard et tu me ramènes sur terre en me lançant un regard pour me rappeler qu'on n'est pas seuls à la table. J'ai compris. Je repose aussitôt mon dos sur le dossier de la chaise.

Aux yeux de ceux qui nous entourent, on ne se connaît pas beaucoup toi et moi. On s'est vu que très rarement. Ça ne m'empêchera pas de traîner jusqu'à ce qu'on soit les derniers à partir mais juste avant... Trop tard. J'ai vu la conjointe de l'autre t'embrasser sur les joues et te faire un câlin avant de quitter. Je ferai de même. Ce n'est pas dans mes habitudes mais je ferai fi du jugement des autres, je serrerai l'inconnu dans mes bras. Check, ciao.

 

Ça m'affecte de retourner chez moi.

Toi dans votre lit, moi dans notre lit.

 

Je te souhaite bonne nuit en pensée mon Babe que je love, puis je m'endors.

 

C'est pas vrai. C'est pas vrai que je me suis mal assise à la terrasse. C'est pas vrai.

 

I wish.

 

 

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Tasse ton pied, tu piles sur ma naïveté.
  • Récit d'amour et de love aussi... Alors sors-moi de ta cage de verre. À te respirer, j'ai contracté ton souffle asthmatique. Je t'en prie my Love, expire tes mots ensorcelants dans le sens du vent qui s'éloigne de moi.
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