Cette nuit-là, je t'ai laissé. Lettre de rupture, page 2
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Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
Puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux
Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes
À trop vouloir te regarder
J'en oubliais les miennes
On rêvait de Venise et de liberté
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
C'est ton sourire qui me l'a dicté
Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves
Tu viendras toujours du côté
D'où le soleil se lève
Et si malgré ça j'arrive à t'oublier
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Aura longtemps le parfum des regrets
Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
Puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls
Puisqu'ils sont si nombreux
Même la morale parle pour eux
J'aimerais quand même te dire
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux
L'encre de tes yeux, paroles de Françis Cabrel.
En réalisant de qui sont tirées ces paroles, ton court commentaire a porté sur les déboires quelconques de l'auteur. Ce n'était d'aucune importance. Après la lecture rapide de la deuxième page, tu as replié ensemble les pages en disant que tu ne peux pas garder la lettre, que tu ne sauras quoi en faire. Même si j'avais pris soin de ne pas la signer, je resentais ton malaise d'avoir à la cacher quelque part.
- Je vais la reprendre, je saurai quoi faire avec.
J'ai le poids du monde entier sur mes épaules mais je ferai ça pour te sauver du risque lié à la découverte d'une telle lettre. Je ne la détruirai pas car ce serait l'équivalent de jeter une partie de moi à la poubelle. J'y ai déposé certains de mes plus profonds sentiments.
Je la rangerai bien au fond de mon sac de ballerine.
Bien avant le moment où j'ai tendu cette enveloppe vers toi, quand l'idée m'est venue de t'écrire ces deux pages, j'ai commencé à fondre en larmes. C'est inhumain et contre nature que d'écrire une lettre de rupture à l'intention de l'homme pour lequel je respire, celui qui fait battre mon coeur. Se faire hara-kiri, c'est pareil. Quand je les ai rédigées, j'ai dû me reprendre à quelques reprises, mes larmes faisant gondoler le papier ou transformant en étoiles certains traits de stylo. Aujourd'hui, je te l'ai remise avec une force inconsciente mais je pleure sous ma cage. Dans le fond, je t'aime.